Fiche de culture Zamia pseudoparasitica

Par Simon Lavaud, 25 Mai 2023

Cycadales.eu, lavaud.simon@gmail.com

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L’auteur avec un plant cultivé de Zamia pseudoparasitica

Introduction

Cette espèce étant la seule cycadée épiphyte, et d’ailleurs le seul gymnosperme strictement épiphyte, elle mérite qu’on s’intéresse de manière plus particulière à ses conditions de culture.

Zamia pseudoparasitica est une espèce endémique du Panama où on la trouve du niveau de la mer jusqu’à 1000m d’altitude et presque exclusivement sur des forêts de type primaire. En effet, cette espèce ne se rencontre que sur des très gros arbres, probablement car leurs branches sont recouvertes d’une grosse couche de plantes épiphytes et de mousses qui permettent au Zamia de s’installer durablement. Avec un stipe pouvant mesurer 50-100cm pour les plus vieux spécimens, et des feuilles mesurant jusqu’à 3m de long, une autre contrainte à considérer est le poids important de la plante qui nécessite donc un support solide.

Le climat est de type tropical humide avec 2500-3000mm de pluie par an, et une température comprise entre 20 et 28°C (peut être parfois plus frais pour les localités les plus en altitude)

Habitat de Zamia pseudoparasitica au Panama
L’espèce poussant sur un arbre dans son habitat naturel

Environnement de culture :

Ces espèce semble tolérer des températures extrêmes assez fraîches pour une espèce tropicale, de l’ordre de 15°C et jusqu’à 40°C si l’air est suffisamment humide (expérience faite dans mes serres lors de la canicule de 2022). Pour une croissance optimale, on préférera une température minimum de 20°C (nocturne) et une température maximum de 32°C (diurne). Comme pour beaucoup d’espèces tropicales, des nocturnes un peu fraîches de l’ordre de 17-18°C sont possibles si on a une montée des températures à 25°C et plus pendant la journée.

Il faut garder à l’esprit que dés qu’on sort de la fourchette de température préférée d’une espèce, on prend des risques avec notamment la pourriture racinaire lorsqu’il fait trop frais ou la déshydratation lorsqu’il fait trop chaud.

L’humidité optimale de l’air se situe autour de 80-90 %, mais comme beaucoup d’épiphytes, cette espèce tolère des variations d’humidité et ne semble pas souffrir de passages à 50-60 %.

Substrat :

Cette espèce se développe bien dans un substrat prévu pour les plantes épiphytes. Ici j’utilise un substrat composé de 1/3 de sphaigne, 1/3 de chips coco, 1/3 de pumice et de l’engrais Osmocote. Mais d’autres cultivateurs utilisent des substrats à base d’écorces de pin, perlite etc. Un substrat à orchidées épiphytes devrait faire l’affaire.

Substrat pour Zamia pseudoparasitica, part égales de pumice, chips de coco et sphaigne

Contenant :

Ici, je les cultive en paniers ajourés dans une serre tropicale à très forte humidité. Les paniers sont en plastique car imputrescible.

Si vous cultivez en climat assez sec, l’emploi d’un panier n’est peut être pas optimal car le substrat risque de sécher très (trop) rapidement. Dans ce cas, un pot en plastique sera préférable.

En règle générale, les Zamia de milieux humides n’ont pas un système racinaire très développé, donc il n’est pas nécessaire d’utiliser de très gros pots. Pour cette espèce, je préfère utiliser des pots ou paniers un peu sous dimensionnés car ils permettent au substrat de sécher entre deux arrosages, ce qui est important lorsque les températures sont fraîches en hiver (laisser sécher le substrat entre deux arrosages évite les risques de pourriture).

Arrosage :

Dans la mesure où cette espèce pousse dans de la matière organique décomposée et ne reçoit que de l’eau de pluie dans son habitat, on privilégiera une eau plutôt douce et acide ou de l’eau de pluie (ou déminéralisée).

Lorsqu’il fait chaud (entre 25 et 35°C) on peut garder le substrat très humide en permanence. Par contre lorsque les températures baissent et se trouvent en dessous des conditions optimales, on réduira les arrosages en laissant le substrat un peu sécher entre chaque arrosage afin d’éviter la pourriture racinaire. Il faut cependant veiller à ne pas laisser le substrats se dessécher complètement : ces plantes ont un volume foliaire important pour une masse racinaire faible et elles de déshydrateraient rapidement si le substrat était sec.

Exposition :

Cette espèce étant arboricole, elle se trouve souvent très exposée au soleil et elle tolérera des expositions variées. Je déconseille le plein soleil dans le sud de l’Europe, surtout si l’air est sec.

Mes plantes sont cultivées à mi ombre et semblent très bien s’en accommoder.

Une autre raison d’éviter le plein soleil est si vous cultivez cette espèce en intérieur l’hiver et extérieur l’été : une plante ayant passé l’hiver en intérieur risque de brûler au soleil.

Notes diverses :

Un engrais de type Osmocote pour plantes vertes convient très bien. Comme beaucoup de cycadales, cette espèce ne semble pas très exigeante en ce qui concerne le NPK de l’engrais.

Attention aux cochenilles qui sont très friandes de cette espèce.

Comme pour toutes les plantes à croissance lente, on ne coupe pas les feuilles vertes ! On attends que les feuilles se dessèchent car lorsqu’elles meurent elles renvoient de précieux nutriment à la plante. Couper des feuilles saines n’a qu’un seul effet : ralentir la croissance de la plante.

Si vous mettez vos plantes en suspension, assurez vous que le support sera suffisamment solide, une plante adulte peut peser plusieurs dizaines de kg !

Les plantes commencent à produire des cônes lorsque le caudex atteint 7cm de diamètre (pour les mâles), un peu plus pour les femelles.

Cône mâle en culture
Cône femelle en habitat naturel
Jeunes plants en culture
Feuille mature en train de changer de couleur du cuivré au vert